De 1830 à 1962, l’Algérie fut une province française. Après la période de conquête proprement dite, vint la phase de peuplement. Cédant aux incitations des gouvernements de l’époque ou fuyant la misère de leur pays natal, des populations issues du bassin Méditerranéen (Italie, Espagne, Malte) mais aussi de France Métropolitaine, (Alsace, Lorraine) vinrent s’installer en Algérie et faire souche. De ces brassages de populations naquit la communauté des Français d’Algérie; un million de personnes environ, exilées dans leur quasi totalité en 1962 lors de l’indépendance du pays.
Une famille issue du milieu ouvrier…
Ce site Internet est le reflet d’un vécu personnel. J’ai tenté de reconstituer ici la vie d’une famille, en la replacant dans le milieu social qui fut le sien, soit un monde aujourd’hui disparu. Famille modeste, issue du milieu ouvrier, donc parfaitement représentative de celles qui vivaient, durant les années cinquante et soixante, dans ce quartier populaire d’Alger qu’était Belcourt.
Une reconstitution du passé qui s’avère difficile…
Mais, cette reconstitution du passé s’avère une entreprise difficile par une existence écourtée au pays natal suivie d’un exil brutal, par une enfance sédentaire due à la dangerosité de voyager dans une Algérie en guerre, et par l’altération des souvenirs, conséquence inévitable du temps qui passe. Ceci explique ma connaissance étriquée du pays, de la ville, se résumant souvent aux quelques rues avoisinant le logement familial.
Une bouteille à la mer…
Ce site pourrait tenir lieu de modeste exercice de mémoire, sachant que le monde évoqué a cessé d’exister en 1962, mais c’est aussi une bouteille à la mer que je lance, espérant qu’il se trouve peut-être un jour, parmi les visiteurs de passage, un parent éloigné, un ami, ou un ancien voisin qui reconnaîtra les lieux et les occupants, permettant une renaissance virtuelle de notre passé, apportant ainsi quelques pièces supplémentaires à ce puzzle incomplet.
« La remontée du fleuve »…
Encore plus en amont, se tourner vers la mer Méditerranée et comprendre qui furent nos ancêtres et pourquoi ils choisirent d’émigrer. Les recherches généalogiques permettent de poursuivre cette quête, d’entamer cette « remontée du fleuve » vers des racines originelles. Je vois déjà une coïncidence entre la destinée de nos aïeux et la notre : cette blessure définitive, l’abandon du pays natal.
Au fil du temps qui passe, j’essaierai de compléter et d’affiner le contenu de ce site avec les moyens qui sont les miens où avec ceux que des visiteurs avertis voudront bien m’apporter.
Je désire remercier toutes les personnes qui m’ont aidé, et continuent à m’aider à « retrouver ma mémoire », et en particulier à ceux qui, résidents ou voyageurs en Algérie, ont si gentiment pris le soin de photographier les lieux où j’ai vécu étant enfant.
Je ne tiens pas à ce que cet espace soit dédié aux débats politiques ou idéologiques ni aux polémiques d’aucune sorte.
Luc Demarchi – Novembre 2007.