Du rire aux larmes…
Il suffit de fermer les yeux et de suivre Jeanjean Llorens dans les rues de ce quartier de Belcourt qu’il aime tant.
Il réveille les souvenirs des plus âgés d’entre nous, comble les oublis, précise les flous de la mémoire, remet les choses à leur place ; ici un café qu’on croyait plus bas dans la rue, là un mozabite qu’on voyait beaucoup plus loin.
Pour les plus jeunes, rue après rue, il en redessine le décor. Il dissipe le brouillard qui embrume nos souvenirs, car nous avons ramené si peu de choses de ces rues, de ces joies et de ces peines qui faisaient toute notre vie là-bas. Les tragédies de notre Histoire nous ont laissé trop peu de temps pour apprendre, découvrir et aimer notre ville, notre quartier natal.
Jeanjean possède les clés de notre passé de Belcourtois et dans un élan de générosité et de gentillesse, c’est tout un poids d’amour qu’il nous offre dans ces petits récits empreints de simplicité.
Simplicité de ces familles de petits ouvriers, amoureux du bon pain, des bals populaires, et des soirées au bord de l’eau.
Et si nous rions avec «Le bœuf clandestin» et «La teinture à l’eau», la gorge se sert un peu avec «Le vélo de Noël» et «Le dernier Paso à Fort de l’eau».
Page après page, on comprend pourquoi le poète a écrit : « Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes… ».
Luc Demarchi – 03 Décembre 2011.
Jeanjean est le petit-fils d’un immigré Espagnol arrivé en Algérie en Octobre 1911 et venant d’un petit village proche d’Alicante, nommé Callosa d’en Sarria. Ce brave homme a travaillé aux carrières Jobert pendant vingt ans. En 1933, il achète un Café aux Halles rue Sadi Carnot. En 1955, Il décède à Belcourt ainsi que son épouse.
Jeanjean Llorens est né le 9 Aout 1934 au N°2 de la rue de l’Union dans le quartier de Belcourt à Alger. Il a vécu là, puis au N° 22 de la même rue et enfin, rue Marquis de Mores jusqu’en 1962.
Comme beaucoup d’enfants du quartier, il fréquente l’école de la rue Aumerat de 1938 à 1948, puis le cours Commercial Gambetta à l’issue duquel il obtient un C.A.P. d’aide comptable en 1951. Il occupe un emploi aux halles d’Alger de 1955 à 1962.
Il épouse Viviane en février 1957 (« une étrangère, car elle habitait le quartier du Champ de Manœuvres » dixit Jeanjean…).
Rapatrié en France en juin 1962, comme la plupart d’entre nous, il se déplace dans l’hexagone avant de se fixer à Bompas, charmant petit village Catalan à deux pas de l’Espagne.
Jeanjean est retourné deux fois à Belcourt. Il ne désespère pas de revoir le quartier une troisième fois.
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Bonjour, et Merci Monsieur Luc Demarchi pour cette page qui nous fait voyager dans notre passé, et nous rappelle notre jeunesse à Alger et spécialement Belcourt. Par la même occasion je salue M. Jeanjean Llorens qui me fait plonger en plein dans les journées que je passais auprès de mon père aux halles centrales dans ma prime jeunesse.
Cordialement à vous, Mohamed.