Je passerai rapidement sur le directeur de l’école, bien connu des anciens d’Aumerat. Vous l’avez deviné, il s’agit de M. Ciseron et de sa célèbre Titinne. Ce morceau de bois démonté d’un banc de classe lui servait à frapper sur les fesses des élèves punis.

On se souvient peut-être moins des deux professeurs installés au dernier étage : M. Moll pour les mathématiques et M. Nobelet pour l’histoire et la géographie. Ces deux là avaient le don de vous asséner des gifles à décrocher la mâchoire.

Le professeur de musique, M. Sarrasin, au contraire, payait cher sa gentillesse le prix d’un chahut permanent dans sa classe. Pourtant, il nous avait expliqué, point par point, l’enchaînement musical de l’œuvre célèbre de Borodine : « Dans les steppes de l’Asie centrale » et encore aujourd’hui, lorsque je l’écoute, je pense à lui…

M. Labidi enseignait le français (on le disait Kabyle). De plus, il nous avait initié à des travaux de reliure, chose étonnante pour l’époque. Issu d’une famille de travailleurs manuels, je me sentais très à l’aise lors de ces travaux pratiques. Chaque élève avait apporté en classe un livre ordinaire, en vue de le relier d’une belle couverture de carton décoré. Par la suite, certains camarades m’ont avoué avoir ramené en France, le livre qu’ils avaient relié, comme un objet précieux.

Luc Demarchi – Novembre 2007.